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Sid Ali Mohand Arab, fondateur de l’association Mezghena de Montréal

Sid Ali Mohand Arab, fondateur de l’association Mezghena de Montréal à E-Bilad : « … L’avantage d’avoir eu Kamel Belkhodja pour professeur, c’est qu’on apprenait à jouer de tout ! »

C’est une soirée exceptionnelle qu’a connue jeudi soir le palais de la Culture Moufdi Zakaria. Ce soir-là, l’association de musique andalouse Mezghen d’Alger a rendu un vibrant hommage à son père fondateur : Kamel Belkhodja.

La nouba Sika était ainsi à l’honneur en guise de prélude à une longue soirée pleine de surprises. La plus inattendue aura été incontestablement la venue du Canada d’un ancien de ses disciples : le jeune multi-instrumentiste Sid Ali Mohand Arab. Entre deux Noubas, et contre toute attente, ce jeune musicien établi à Montréal débarque, bouquets de fleurs en mains, se précipite en direction de son maitre et le serre contre lui. La scène est émouvante, nous nous sommes donc rapprochés de lui, histoire de lever le voile sur un jeune artiste apparemment des plus reconnaissants…. !

Entretien réalisé par Said Hamani

E-Bilad : Qui êtes-vous ?

Sid Ali Mohand Arab : Je m’appelle Sid Ali Mohand Arab, je suis un ancien élève de Kamel Belkhodja. C’est en 1998 que j’ai commencé à apprendre la musique andalouse avec lui.

E-Bilad : Vous vivez au Canada et pourtant ce soir, vous êtes là… !

Sid Ali Mohand Arab : En fait j’allais venir plutôt, heureusement que la date de cet hommage a été publié sur facebook, ce qui m’a permis de changer mon billet rien que pour venir y assister. Je suis un garçon chanceux de pouvoir y participer car ce rendez-vous m’est vraiment important !

E-Bilad : Etes-vous toujours dans le domaine de la musique ou peut être une fois au Canada vous vous en êtes retiré ?

Sid Ali Mohand Arab : Non, non…je suis toujours musicien. J’ai même ouvert une école andalouse à Montréal qui d’ailleurs s’inscrit dans le même registre de Kamel Belkhodja. Je l’ai baptisée Mezghena de Montréale. En hommage justement à l’association qui m’a vu naître musicalement.

E-Bilad : S’agit-il d’une association classique ou plutôt une formation musicale moderne ?

Sid Ali Mohand Arab : Pour l’heure, il s’agit d’une association qui forme des jeunes mélomanes parmi lesquels l’on retrouve pas mal de de profanes. Il y a maintenant un an qu’ils apprennent le style, et je peux vous affirmer que ça avance plutôt bien.

E-Bilad : Comment avez-vous eu l’idée d’un tel projet ?

Sid Ali Mohand Arab : D’abord, le nombre des concerts de musique andalouse au Canada qui est naturellement beaucoup moins important comparativement à ce qu’on voit en Algérie. Ajoutez à cela la forte demande liée à ce genre musical. Et puis comme j’aime ça, j’ai décidé de me faire plaisir et aussi répondre à ce besoin réclamé par notre communauté.

E-Bilad : Pourquoi avez-vous choisi le Canada ?

Sid Ali Mohand Arab : Pour moi, le Canada c’est tout d’abord une histoire d’Amour. Amina ma femme vit à Montréal, pour l’épouser il y a quatre ans, il me fallait donc ce long voyage. Ça s’est il y a déjà quatre ans. Cela dit, mon esprit est en partie à Alger. Et dire que l’idée d’immigrer ne m’avait jamais effleuré l’esprit. El Mektoob, comme on dit !

E-Bilad : Mise à part la musique andalouse, quel métier ?

Sid Ali Mohand Arab : Je suis conseiller senior chez Apple dans deux domaines ; technique et managérial. Ma carrière musicale je la mène parallèlement…

E-Bilad : Quand vous dites « parallèlement », cela n’exclut pas le coté sérieux de vos projets musicaux j’imagine…

Sid Ali Mohand Arab : Aucunement ! Il s’agit d’une carrière sérieuse que je mène en parallèle avec ma carrière professionnelle de prédilection. C’est d’ailleurs exactement dans cet esprit que je menais ma vie ici en Algérie.

E-Bilad : Une tournée en vue ? Un album en préparation ?

Sid Ali Mohand Arab : Plutôt des tournées et des albums…je travaille souvent avec Hammidou, Reda Doumaz, Saâd Eddine El Andaloussi qui actuellement vit en France.

E-Bilad : Vous jouez de quoi au  juste ?

Sid Ali Mohand Arab : Je joue essentiellement de la mandoline et de la percussion. J’ai toutefois déjà enregistré avec l’association un album ou j’étais luthiste et aussi guitaristes sur quelques morceaux. L’avantage d’avoir eu Kamel Belkhodja pour professeur, c’est qu’on apprenait à jouer de tout !

E-Bilad : Ça vous fait quel effet de jouer de l’Andalous au Canada ?

Sid Ali Mohand Arab : C’est un sentiment de grande importance tant que ça adoucit notre quotidien d’immigrés.

E-Bilad : Et votre public ? Parlez-nous-en un peu !

Sid Ali Mohand Arab : Outre les connaisseurs (compatriotes NDLR), l’on constate un bon nombre de québécois. Ces derniers semblent de plus en plus curieux de découvrir les musiques d’ailleurs. Ça nous encourage à travailler davantage afin de faire découvrir ce style dans le nord-américain. Mais notre premier public demeure celui issu de la communauté maghrébine.

Said Hamani, correspondant d’E-Bilad à Alger.

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